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Tinker Bell

31 octobre 2007

Respire

La vie prend des tournures insensés. On m'aime autant qu'on me déteste.
Je n'arrive plus à faire le tour des choses ni des gens. Je n'arrive plus à trouver ce recul, cette façon d'être face au monde, pouvoir tour à tour le prendre de haut ou me faire écraser par son poids. Je suis ancré à l'intérieur, incapable du moindre mouvement. Je n'ai plus d'intériorité, je suis totalement vidée de moi. Ca n'est pas purement désagréable, c'est d'ailleurs là dedans que doivent se réfugier la plupart des gens, mais pour moi, c'est juste la preuve que je n'existe plus vraiment. J'ai perdu toute identité, toute personnalité, je ne suis tout simplement plus. La plupart du temps, ca ne me dérange pas, la vie va si vite qu'on a pas le temps de réellement s'en rendre compte. mais quand on se retrouve seule, quand il reste un minimum de réfléxivité sur soi-même, c'est exactement durant ce laps de temps imprécis qu'on a envie de partir très loin. je ne sais même pas si je saurais me retrouver. Le fait qu'il est inconsciemment volé mes mots et mon désespoir m'empêche de vivre comme avant. c'est peut-être juste mon malheur qu'il a volé. Mais il en a rajouté un nouveau : celui de ne plus savoir à quelle marque j'appartiens. Quand je relis les anciens écrits que je n'ai pas supprimé, j'ai l'impression de l'entendre parler, comme si la plume électronique que j'étais n'était en fait qu'un pantin articulé. Il a tué toute réserve, me mettant à nu. je cherche des fois ma carapace, mais qu'elle apparaisse ne serais-ce qu'un instant, et voila qu'il sort son arme syntaxique et fait d'elle un ramassis en trois temps. Je crois que la démarche de ce nouveau blog est totalement tendu vers ce but : trouver ce qui reste de moi, et qui sait, peut être le reconstruire. une partie de moi est quelque part entre ici et le néant, et je n'arrive pas à la chercher, ni à m'imaginer pouvoir l'atteindre.

C'est peut-être juste que des mensonges. ca fait tellement de temps que je pratique cette discipline, que je ne distingue plus trop le vrai du faux. Je mens en permanence, pour tout et pour rien. Par plaisir, par nécéssité, par envie, par désintérêt, par peur, par compassion, par obligation. Je pourrais te faire croire que le ciel est rouge si je le souhaitais vraiment. et j'ai bien peur qu'à un moment donné de mon argumentation, j'arrive à me convaincre de ce que je raconte.

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